L’animal étant au cœur de nos filières, être attentif à son attitude est un levier clé pour une production optimale. L’éthologie, qui est l’étude du comportement animal, permet de mieux appréhender les comportements naturels favorables, et ceux à éviter pour garantir le bien-être des animaux et de bons résultats.
Dans la filière “Oeufs de consommation”, les systèmes alternatifs à la cage se généralisent (volière, plein air et/ou jardin d’hiver), dans les filières “Chair”, les modes de productions évoluent aussi, avec une modernisation des élevages (agrandissement et automatisation), une évolution dans les pratiques (baisse des densités, introduction de la lumière naturelle). Dans ces élevages, les volailles expriment une gamme de comportements plus larges (étirements, bains de poussière, exploration, …), que les éleveurs-ses et les intervenant-es en élevage doivent apprendre à interpréter.
Picage en volaille : comprendre les causes pour mieux prévenir
Comme à l’état sauvage, on constate qu’une hiérarchie s'établit entre les volailles en élevage. L’ordre d’accès aux ressources (nourriture, eau, enrichissements, …) dépend donc de ce lien social entre les individus. Cela se traduit par des coups de bec de faible intensité des dominantes sur le dos ou la tête des dominés.
Par ailleurs, les volailles doivent pouvoir exprimer leur comportement naturel d’exploration de l’environnement, qui a notamment pour objectif de trouver de la nourriture. On peut alors les voir donner des coups de bec sur tous les types de supports : litière, équipements, aliment, murs, etc.
Parfois, les circonstances idéales d’expression de ces comportements ne sont pas réunies et peuvent aboutir à du “picage des plumes”. Des individus vont arracher des plumes à leurs congénères ; lorsqu’il y a saignement, cela peut même aboutir à du cannibalisme (le sang étant appétant pour les volailles qui sont, rappelons le, omnivores à l’état sauvage). Évidemment, ce type de comportement détériore le bien-être des animaux et les résultats de production, on cherche donc à l’éviter grâce à des démarches préventives.

Le picage des plumes est un comportement à causes multifactorielles. Cela signifie que de nombreux facteurs peuvent participer à la frustration croissante des animaux qui aboutit in fine à ce travers ; il n’y a pas d’élément déclencheur unique identifié. On retrouve des facteurs comme les conditions d’élevage, la transition d’un élevage à l’autre, l’apprentissage social, l’ambiance dans le bâtiment, les équipements utilisés, la génétique, la qualité de l’eau et de l’aliment, etc.
Nos Recommandations :
- Veiller à ce que l’ambiance dans le bâtiment (T°, HR, CO2, NH3, …) soit conforme au guide technique.
- Veiller à une répartition homogène de la lumière dans le bâtiment, sans “spot lumineux”.
- Ne pas stimuler les poulettes trop tôt (à 1350g pour les souches rousses (ou 1250g pour les souches blanches) avec 80% d'homogénéité).
- Être attentif au plumage des poulettes à leur arrivée : s’il n’est pas homogène, le lot est plus à risque.
- Les enrichissements ont un intérêt mais doivent être divers et changés fréquemment pour ne pas que les poules se lassent. Les enrichissements alimentaires sont encore mieux (type blocs à piquer, bottes de luzerne ou insectes).
- Éviter les changements de présentation ou de composition de l’aliment trop brusque. On peut aussi enrichir l’aliment en fibres car cela accentue l’effet de satiété chez l’animal qui sera donc moins enclin à explorer constamment son environnement.
Griffures chez les volailles : identifier les facteurs de risque et les solutions préventives
L’exploration de l’environnement est une activité importante pour les volailles. Le picage comme le griffage sont des comportements naturels pour cette activité d’exploration, qui permet entre autres de rechercher de la nourriture. Un espace trop restreint, une lumière trop forte ou mal adaptée, une alimentation déséquilibrée, une présence de parasites ou parfois la génétique même, peuvent augmenter l’agitation ou la nervosité des animaux, ces différentes conditions entraînent des comportements inadaptés comme vu précédemment, mais également des griffures sur les animaux.
Évidemment, ce type de comportement détériore le bien-être des animaux et les résultats de production, on cherche donc à l’éviter grâce à des démarches préventives.

Nos Recommandations :
- Veiller à ce que l’ambiance dans le bâtiment (T°, HR, CO2, NH3, …) soit conforme au guide technique.
- Veiller à ce qu’il y ait suffisamment de matériel pour les animaux, et ne pas faire de vide de chaîne ou de coupure de lumière trop longues (surtout dans la filière “chair”)
- Veiller à une répartition homogène de la lumière dans le bâtiment, sans “spot lumineux”. Ne pas stimuler les poulettes trop tôt (à 1350g pour les souches rousses (ou 1250g pour les souches blanches) avec 80% d'homogénéité).
- Éviter les changements de présentation ou de composition de l’aliment trop brusque. On peut aussi enrichir l’aliment en fibres car cela accentue l’effet de satiété chez l’animal qui sera donc moins enclin à explorer constamment son environnement.
La ponte au sol
Dans les systèmes d’élevages alternatifs, des nids sont prévus pour que les poules puissent y pondre leurs œufs et que ces derniers soient acheminés dans les SAS des bâtiments afin d’être triés. Lorsque les poules pondent en dehors de ce nid, on parle de “ponte au sol”. L’inconvénient de ce comportement est que les œufs pondus hors nids peuvent se casser, sont plus fragiles, plus sales et font perdre du temps à l’éleveur-se qui les ramasse.
Pour une poule donnée, la succession des comportements avant la ponte d’un œuf est presque toujours la même : pendant cette période d’environ 30 minutes, elle va chercher un endroit approprié pour pondre. Des conditions non optimales peuvent faire que la poule est insatisfaite du nid proposé et va alors prendre la mauvaise habitude de pondre ailleurs ; par contre, en étant vigilant à certains points, la poule peut être éduquée à pondre à l’endroit prévu.

Nos Recommandations :
- Veiller à une répartition homogène de la lumière dans le bâtiment, notamment dans les zones et coins sombres.
- Stimuler les poulettes au bon moment (à 1350g pour les souches rousses (ou 1250g pour les souches blanches) avec 80% d'homogénéité).
- Réaliser des vides de mangeoire 1 fois/jour, plutôt en deuxième partie de matinée car cela ne donnera pas envie aux poules de venir s’alimenter et donc de pondre en dehors du nid.
- Vérifier l’apport en eau (pas de coupure d’eau, pression suffisante, qualité, …).
- Placer un éclairage léger (10 lux) dans les nids pour attirer les premières poules qui pondent le matin.
- Rendre les nids attractifs :
- Pas d’odeur résiduelle suite au nettoyage du bâtiment.
- Nids chauffés correctement, sans courant d’air.
- Si possible mettre un substrat adapté à l’expression du comportement pré-ponte dans les nids : le gazon artificiel ou les picots en caoutchouc sont un bon compromis entre les besoins des animaux et ceux des éleveurs-ses.
- Ne pas mettre de perchoirs trop près de l’ouverture des nids car les animaux perchés bloquent l’accès aux nids.

L’accompagnement de Techna dans la gestion de la nervosité
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