Comme tous les crustacés, les crevettes sont dotées d’un squelette externe ou exosquelette qui circonscrit les limites de leur développement. Pour croître, elles n’ont d’autre choix que de muer, en d’autres termes, de renouveler leur carapace. Comment accompagner au mieux cette période charnière de la mue pour optimiser la croissance des crevettes d’élevage ?
La crevette est un animal dont la croissance s’effectue par paliers
L’exosquelette des crevettes est aussi appelé carapace ou cuticule. Principalement composée de chitine, de sels de calcium, de protéine et de matières grasses, la cuticule est un élément rigide qui protège l’animal mais borné sa croissance. Lorsque les limites de cette dernière sont en passe d’être atteintes, la crevette va muer pour se doter d’un nouvel exosquelette plus grand. A défaut d’être continue comme chez les poissons, la croissance de la crevette s’effectue donc par paliers successifs.
La mue est un phénomène hormonal. Comme souvent dans les situations de ce type, une certaine synchronisation apparaît dans les populations en élevage. La cyclicité des mues peut être perturbée par la survenue d’un stress important. C’est le cas, par exemple, lors des vidanges de bassins trop rapides qui imposent de reporter les récoltes.
Pour croître, l’animal est contraint de s’extraire de son ancienne carapace (stade E, graphique 2). A ce moment-là, la nouvelle cuticule, encore très molle, se retrouve en contact avec le milieu.
Le cycle de mue se caractérise par la succession de trois étapes principales qui surviennent après la mue proprement dite :
- la post-mue : c’est la phase pendant laquelle l’animal récupère de la précédente mue. Afin d’étendre et de consolider cette cuticule pour qu’elle corresponde à sa nouvelle taille, la crevette doit absorber un important volume d’eau (stade A). S’ensuit une période de plusieurs heures au cours de laquelle la nouvelle carapace se durcit (stade B).
- l’inter-mue : l’animal connaît une phase stationnaire au cours de laquelle sa cuticule est fonctionnelle. Sa croissance massale s’opère de façon continue et son activité alimentaire est stable et maximale.
- la pré-mue : l’animal prépare sa prochaine mue. Son activité alimentaire décroît ; la nouvelle cuticule commence à devenir visible à l’œil nu.
La période de post-mue chez la crevette, propice au développement de maladies et aux dysfonctionnements
La mue perturbe considérablement l’organisme de la crevette. En période de post-mue, la crevette est particulièrement vulnérable, étant donné la fragilité de sa toute nouvelle carapace récemment formée. En effet, la barrière physique que constitue la cuticule n’est pas encore complètement fonctionnelle ; l’animal doit faire appel à ses réserves corporelles pour durcir et calcifier sa cuticule.
Cette étape est propice à la survenue de maladies : il a ainsi été démontré la plus grande sensibilité des crevettes au White Spot Syndrom Virus lors des stades A et B de post-mue. D’autre part, le choc osmotique déstabilise leur milieu intérieur (elles absorbent beaucoup d’eau) : le fonctionnement des cellules se retrouve très perturbé par cette grande variation. Il sera alors utile d’avoir recours à des osmorégulateurs pour contribuer au maintien de l’intégrité des cellules.
Comment accompagner au mieux la mue des crevettes ?
Pour que la mue s’opère correctement, il est possible de prendre quelques précautions et ainsi, optimiser la croissance en élevage :
- vérifier la progression de la mue à travers des échantillonnages réguliers, bassin par bassin ;
- la tenue d’un registre des mues peut permettre de mieux anticiper les mues suivantes ;
- adapter la quantité d’aliments distribuée en fonction des stades de mue ;
- veiller à fournir un apport suffisant de calcium et de phosphore au cours de la formation de la carapace ;
- avoir recours aux osmorégulateurs peut permettre de réduire les chocs osmotiques chez les crevettes, particulièrement dans les élevages où la salinité de l’eau est faible ou forte, ou lorsque les échanges d’eau sont limités.
Grâce à leur connaissance précise des impacts de la mue sur l’alimentation des crevettes, les experts du Groupe Techna disposent de solutions adaptées pour vous accompagner dans la conception, la fabrication des aliments pour crevettes afin d’optimiser leur croissance. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à les contacter !
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